avoir 20 ans au Caire

Sunday, January 22, 2006

Damas

7 janvier, dernière étape syrienne: Damas.

après les visites des différents souqs, souq Sarouja, souq el Hamidiyye, nous passons notre première soirée au restaurant Bayt Jabri. situé dans une petite ruelle aux alentours de l mosquée des Omeyyades, l'endroit est impressionant, il s'agit d'une ancienne demeure damscène datant de 1737 et nous mangeons dans la vaste cour sous les vignes. des hommes jouent au tric-trac, un groupe de musiciens interprètent de vieilles chansons arabes que papa me chantaient quand j'étais petite, des familles sont là pour fêter une occasion particulière ou pas.
le quartier chrétien, Bab Touma, par la paisibilité qui y règne, ses petites ruelles biscornues, ses boutiques d'artisanat, me fait penser à Alep. des souffleurs de verre travaillent dans leur atelier, malheureusement le four n'est pas allumé.

et puis il y la mosquée des Omeyyades. celle qui depuis le début de mes études d'arabe évoque des images, des anecdotes auxquelles se confronte l'Histoire. le site sur lequel elle est construite date du IXè siècle avant notre ère et accueille à cette époque un temple voué au dieu araméen de la pluie et de la fertilité, Hadad et à son épouse Artagatis. le lieu, repris par les Romains, devient par la suite un temple destiné à Juptier. au début de l'ère byzantine, le temple est transformé en une église dédiée à Jean-Baptiste, le christiannisme est alors religion officielle. une fois Damas prise par les troupes arabo-musulmanes après la bataille de Yarmouk en 636, chrétiens et musulmans partagent le lieu de culte. en 661, sous la dynastie des Omeyyades, Damas devient la capitale de l'empire arabo-islamique. il faudra 10 ans pour que l'eglise devienne définitivement une mosquée, après des travaux considérables et d'énormes dépenses, la mosquée est achevée en 715, et devient à ce moment, le plus grand édifice musulman du monde. on raconte que la constrcution de la mosquée a coûté 7 années de revenus à l'Etat, que 400 coffres contenant chacun 14 000 dinars auraient nécessaires à payer les travaux, et que les factures, portées par 18 chameaux auraient été brûlées par Walid Ier sans les regarder en déclarant : "Pour Dieu, on ne compte pas".
une fois l'entrée franchie, la cour est éblouissante. le sol blanc et brillant, les mosqaïques aux murs dorées nous laissent imaginer l'éclat de l'édifice au moment de sa construction.
il est déconcertant de voir comme des familles peuvent passer leur temps dans la salle de prière, se prendre en photo devant les reliques de Jean-Baptiste, et des enfants jouer à se courir après dans la cour, autour de la fontaine aux ablutions, tandis que les fidèles vont et viennent. l'endroit vit, sans être austère malgrè sa grandeur, sa splendeur et son importance religieuse ( 4ème lieu saint après La Mecque, Médine et Jérusalem).

nous visitons aussi le Palais Azem, érigé par le gouverneur ottoman de Damas Assad Pacha el Azmen au milieu du XVIIIè siècle. une fois à l'intérieur, un autre monde s'ouvre à nous.les pièces élégamment décorées donnent sur des cours calmes et ombragées d'où l'on perçoit le murmure des fontaines. salon de musique, salle de réception, salle du mariage, salle du pélerinage, salle des armes, salles des costumes traditionnels, toutes rivalisent par la finesse des décorations, la richesse des boiseries et le luxe des objets qui y sont exposés. à ce spièces s'ajoutent un vaste hammam ainsi qu'un diwan. la sérénité du lieu me transporte le temps quelques minutes dans un autre univers, lointain.

nous nous rendons à Maaloula, une village non loin de Damas, connu pour être un des rares lieux de Syrie où la langue de Christ, l'araméen est encore parlée. le visage est perché dans la montagne et la vue est splendide. ce haut de la chrétienté est aussi un endroit empli de sérénité.

sur les hauteurs de Damas et dominant la ville, se trouve le Mont Qassioun, appartenant à la chaîne de l'Anti Liban. selon une des nombreuses légendes, Abraham y serait né, pour d'autres, ce serait du haut ce mont que le prophète Mohammad en regardant Damas, n'aurait pas osé entrer dans cette belle oasis de peur d' être détournée de son chemin vers le paradis, avec ses jardins et ses ruisseaux et présentant tous les attraits des délices terrestres. le coucher de soleil, puis la ville illuminée nous donnent une vue d'ensemble magnifique. la ville ressemble à une petite forêt touffue de minarets fluorescents qui brillent dans l'obscurité de la nuit.

Damas restera alors un beau souvenir, et une impression de ne pas y avoir passé assez de temps, celui qui est néeccesaire pour s'imprégner du passé riche et complexe et de l'ambiance actuelle de la ville. un de mes projets se dessine de plus en plus: une année à Damas pour apprendre l'arabe pourquoi pas?

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